Etude des facteurs de risque de la morbidité maternelle grave et de morbi-mortalité infantile à Ouagadougou, Burkina Faso. A propos d’un suivi en population d’une cohorte de 3364 femmes enceintes.

Abstract

Dans le cadre d’une enquête multicentrique sur la morbidité maternelle grave, nous avons étudié les facteurs de risque de la morbidité maternelle grave et de la morbi-mortalité de l’enfant. Le but de cette étude était d’aboutir à des recommandations permettant d’améliorer la qualité des consultations prénatales à travers un meilleur dépistage des grossesses à risque. Il s’est agi d’une étude longitudinale réalisée dans la ville de Ouagadougou. En effet une cohorte de 3364 femmes enceintes a été dépistée et 2983 ont été suivi jusqu’à soixante jours du post-partum. Une définition opérationnelle de la morbidité maternelle grave (MMG) a été élaborée et prenant en compte toute les pathologies graves liées directement ou indirectement à la grossesse. Ainsi ? la prévalence de la MMG a été de 5,9%. Une analyse multivariée utilisant la régression logistique a été utilisée pour l’étude des facteurs de risque. Ainsi, les facteurs suivants sont liés significativement à la MMG : antécédent de césarienne, taille inférieure à 150 cm, hypertension artérielle (maxi > =14), nulliparité, poids < 45 kg, antécédent de mort-né. Les deux premiers facteurs de risque ont un odds ratio élevé. Le reste des facteurs ont un odds ratio relativement uniforme ; de même, une définition opérationnelle de la morbi-mortalité de l’enfant (mortalité périnatale, poids de naissance < 2000 g) a permis d’étudier les facteurs de risque de morbi-mortalité de l’enfant. La régression logistique a également été utilisée. Les facteurs suivants ont été retenus : hypertension artérielle (minima > =10 cm Hg), absence de CPN, poids de la mère < 45 kg, mulliparité, taille < 150 cm, non souhait d’espacer les naissances. Le « poids » réel des facteurs de risque étant maintenant connu, une réorganisation de la consultation prénatale s’impose.