Utilisations et potentialités de régénération de Carapa procera DC. (Meliaceae) dans le département de Zuénoula (centre-ouest, Côte d’Ivoire).

Abstract

Carapa procera un arbre spontané de la famille des Meliaceae très répandue en Afrique tropicale, dans les zones sub-soudaniennes. Par conséquent, malgré sa richesse en termes de besoins sanitaires, cette espèce est confrontée à de nombreuses menaces concourant à sa disparition progressive. L’objectif de cette étude est de contribuer à une meilleure connaissance de Carapa procera en Côte d’Ivoire en vue d’une gestion durable et à la valorisation de son utilité dans le département. L’étude menée dans la zone de Zuénoula vise à répertorier les connaissances locales sur l’espèce, à évaluer sa disponibilité puis à apprécier ses modalités de régénération. Pour ce faire, une enquête ethnobotanique a été menée auprès des populations locales ainsi que des inventaires forestiers et des observations sur les sites de développement de l'espèce. Il ressort que, malgré son importance, C. procera reste une ressource peu exploitée et négligée par les populations. Elle regorge d'énormes potentialités commerciales, thérapeutiques, cosmétiques et économiques. L’espèce se régénère naturellement par semis et par rejet de souche. Cependant, elle n’a jamais fait l’objet de domestication par les populations. Les habitats privilégiés de l’espèce sont : le long des cours d’eau et les galeries forestières. Dans ces résultats, la densité moyenne des individus juvéniles est de 96,22 tiges/ha, contre 84,81 tiges/ha pour les jeunes-adultes. Le potentiel de renouvellement dans l’ensemble de la zone d’étude est de 1,54 tiges/ha, sa régénération naturelle est donc satisfaisante. Nombreux sont les facteurs qui menaces la régénération naturelle de C. procera dans le département de Zuénoula : les différents usages, la disponibilité les modes de régénérations de l’espèce, les jeunes bois et les semenciers. Selon les résultats, ces facteurs ont un effet faible sur la régénération naturelle. Cependant, les futures utilisations des terres devront prendre en compte le potentiel de la régénération ligneuse. Ces résultats servent de référence pour l’aménagement futur des régions de forêt et de savane de l’Afrique de l’Ouest.