Diversité floristique et valeur de conservation des systèmes agroforestiers traditionnels à base de cacao dans la zone de Bonon (centre-ouest de la Côte d’Ivoire).

Abstract

Dans le contexte actuel de disparition de la biodiversité, les pertes des écosystèmes naturels sont plus importantes sous les tropiques où l’on rencontre le plus haut niveau de biodiversité de la planète. Le facteur principal de cette perte est l’agriculture. Pour pallier ce problème, les scientifiques prônent la pratique de l’agroforesterie. Cette étude qui a eu lieu dans la sous-préfecture de Bonon, en Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, avait pour objectif général d’évaluer l’implication des systèmes agroforestiers traditionnels à cacaoyers dans la conservation de la diversité floristique. Spécifiquement, il s’agissait d’identifier les différents systèmes agroforestiers à cacaoyers, d’analyser la diversité floristique dans ces systèmes et de déterminer leur valeur de conservation pour la diversité floristique. La méthodologie a reposé sur des inventaires floristiques dans des placettes de 625 m2 au sein de 52 cacaoyères préalablement choisies. Les données collectées ont été analysées à travers une analyse factorielle multiple suivie d’une classification hiérarchique ascendante ainsi que le calcul de plusieurs indices de diversité. Il ressort de cette étude que la sous-préfecture de Bonon présente trois types de systèmes agroforestiers. Le type 1 est caractérisé par une forte densité de cacaoyer en production. Le type 2 représente les plantations avec une forte densité d’espèces associées aux cacaoyers et le troisième type est celui des cacaoyères à dominance de cultures pérennes avec une importante densité d’anacardiers et de caféiers en production. Le type 1 présente la plus grande richesse spécifique tandis que la plus forte valeur de la diversité spécifique est obtenue avec le type 3. Chacun de ces types de système agroforestier contribue à la conservation de la diversité floristique avec en leur sein des espèces inscrites sur la liste rouge de l’UICN, des espèces rares de la flore ivoirienne, des espèces endémiques de l’Afrique de l’Ouest.