L’efficacité technique de l’industrie ivoirienne : estimation et simulation à partir d’une frontière de production stochastique sur données de panel.

Abstract

L’industrialisation a, de tout temps, constitué la cheville ouvrière de tout processus de développement économique et social en témoigne la littérature sur l’économie du développement (Malcolm Gillis et al, 1999). En CÖTE D’IVOIRE, l’industrie n’a pas échappée aux investigations de certains chercheurs. En effet, des travaux ont été effectués sur ce maillon important de l’économie ivoirienne suivant des axes précis de réflexion. Dans le cadre de notre analyse, nous nous proposons de nous intéresser à celle-ci. Nous évaluons dans cette étude l’efficacité productive de l’industrie ivoirienne, dans huit secteurs d’activité avec comme axe de réflexion, la mise en évidence de l’effet de la nature de la propriété sur l’efficacité de cette industrie. Nous utilisons à cet effet une frontière de production stochastique de type Cobb-douglas, incluant des indices de participation avec des données de panel (2000, 2001, 2002). La spécification en termes de frontière, la nature de la frontière (déterministe ou stochastique) ainsi que l’effet des variables participatives sont testés. La sensibilité des résultats est analysée par simulation en utilisant la méthode du « Bootstrap ». Notre analyse révèle que dans certains secteurs notamment les secteurs 2 (Le secteur de l’habillement) ; 3 (Le secteur du bois.) ; 4 (Le secteur de l’imprimerie) ; 5 (Le secteur chimique) ; 7 (Le secteur métallique) et 8 (Le secteur du caoutchouc.), certains indices de participation sont de signe attendu ; ce qui n’est pas le cas dans les secteurs 1 (Le secteur Alimentaire) et 6 (Le secteur de la construction) où aucun indice de participation n’a le signe attendu. Il en est par ailleurs de même pour les élasticités de production par rapport au facteur travail et au facteur capital ; sauf qu’ici, dans les secteurs 4 (Le secteur de l’imprimerie) et 7 (Le secteur métallique) seule l’élasticité de la production par rapport au facteur travail est significative au seuil de 5%, quand l’élasticité par rapport au facteur capital ne l’est pas. Par ailleurs, le degré d’ouverture, l’accès au crédit, la taille et l’âge de l’entreprise que nous avons choisie pour tenter d’expliquer la variation de l’inefficacité constatée dans l’industrie ivoirienne, sont significatifs et ont les signes attendus. En d’autres termes, ces variables sont celles qui réduisent considérablement l’inefficacité de nos secteurs industriels. Ce qui n’est pas le cas de la situation sociopolitique dans la mesure où cette variable n’est pas significative et n’a pas non plus le signe attendu. Globalement L’efficacité moyenne de nos secteurs se situe autour de 0.7 et 0.13. Ce qui signifie qu’en moyenne et en général, les entreprises opèrent entre 13% et 70% de leur capacité. Le degré d’inefficacité (30 à 87%) est un résultat qui n’est pas fréquent dans la littérature en ce qui concerne les activités de production industrielle. Par ailleurs, la nature spécifique des secteurs choisis pour l’analyse ne suffit pas à expliquer les différences d’efficacité productive au sein des firmes industrielles étudiées. Par conséquent, la comparaison de l’efficacité entre firmes industrielles de natures différentes afin d’apprécier le rôle de la nature de la propriété devrait être faite avec précaution ; et il serait souhaitable de mener une analyse très désagrégée afin d’éliminer au maximum les autres effets. Résultats conformes à ceux de N’GBO (94) et CHAFFAI (92).