Impact psychopathologique et social de la guerre sur les enfants ex combattants et associes aux combats dans la région du moyen Cavally (Côte d'Ivoire)

Abstract

Cette étude avant/après, transversale et descriptive a visée analytique portait sur l'impact psychopathologique et social de la guerre sur les enfants ex combattants et associés aux combats dans la région du Moyen Cavally. Elle avait pour objectif d'évaluer la situation psychopathologique de ces enfants avant et après intervention. S'étant déroulée de août 2006 à septembre 2007, elle a concerné 387 enfants ex combattants et associés vivant dans cinq villages situés sur l'axe Guiglo Toulepleu à l'ouest de la Côte d'Ivoire ; sexuellement actifs dans 54,40% des cas, ces enfants étaient dans 40,40% des cas des jeunes filles mères pour 28,03% d'entre elles. Le nombre élevé d’enfants (274 sur 387) présentant des troubles psychopathologiques avant intervention avait considérablement diminué : ainsi, les troubles comportementaux observés chez 66,40 % des enfants avant intervention ne concernaient plus que 06,10 % d'entre eux; des 64 % des enfants présentant les troubles du sommeil au début, seuls 03,04 % en souffraient encore en fin d'intervention; de 62 % présentant des céphalées au début nous sommes descendu à 03%; il en a été de même pour l'angoisse et la peur (de 61% à 03%), pour les palpitations ( de 56 % à 00 %) et les troubles du caractère (de 5 4% è 03 %). En tenant compte des diagnostics posés avant intervention, l'état de santé mentale, ayant un lien avec la prise de toxiques et l'activité sexuelle, s'était globalement amélioré chez 72,78 % des enfants ; en rapportant ce taux aux 274 enfants souffrant diagnostiqués au départ, le taux d'amélioration était passé à 86,85 % ; 61,50 % des enfants trouvaient que les diverses interventions avaient amélioré leurs comportements, leurs caractères et leur vécu dans leurs communautés ; ainsi, 78,30 % disaient avoir de bons rapports avec les membres de leurs communautés contre 06,70 %. S'agissant des parents ils estimaient également que les interventions menées avaient amélioré les comportements des enfants; ainsi 84,40 % d'entre eux disaient avoir une bonne image de ces enfants contre 03,40 % qui en avaient une image négative. Au terme de cette étude nous retenons que la guerre a laissé des séquelles aux enfants combattants ; la composante santé mentale doit donc être prise en compte dans les actions d'aide en vue de leur intégration sociale.