Changements d’usage des sols et érosion dans l’aire « ayi noma » à la périphérie du parc national du W du Niger

Abstract

Alors que de nombreuses études traitent de la dynamique foncière ou des impacts de la migration sur les ressources, il n’existe pas d ‘études portant sur la quantification de l’érosion ou de la cartographie des risques érosifs depuis le déclassement et la mise en culture de la zone. Cependant l’étude des changements d’usages des sols constitue un enjeu important pour comprendre la dynamique actuelle de l’aire « ayi noma1 ». Notre intérêt s’est donc porté sur l’étude diachronique de l’occupation du sol, l’étude expérimentale et la cartographie des risques dans le but de comprendre le rôle et les implications de la colonisation agricole et de la pression démographique sur la dégradation des sols et l’instabilité des versants à l’échelle de l’aire « ayi noma ». Dans un premier temps, une approche géomorphologique a été appliquée afin de comprendre et caractériser l’instabilité des versants. Il en résulte que divers facteurs tels le climat, l’homme la géomorphologie … concourent à l’instabilité des versants. La démographie joue un rôle déterminant dans l’explication de la dynamique actuelle. L’étude du ruissellement et de l’érosion sur les parcelles expérimentales montre une variabilité des réponses suivant les états de surface ou d’occupation du sol ou le type d’aménagement. Ces résultats montrent que les bandes enherbées peuvent jouer un rôle important en matière d’aménagement de cette zone puisque l’Andropogon gayanus se développe facilement. Et enfin l’application du modèle RUSLE donne d’intéressants résultats sur le risque d’érosion dans l’aire « ayi noma » et met en évidence le rôle de la mise en culture dans l’explication de la dynamique actuelle en justifiant 88 % des variations de pertes en terre prédites par le modèle.