Gestion intégrée des espaces frontaliers, une contribution pour le développement de la localité de Sinangourou-Frontière Rép. Bénin

Abstract

La gestion intégrée des espaces frontaliers soulève les questions relatives à l’amélioration des conditions socioéconomiques, culturelles et environnementales des populations de ces espaces. Compte tenu de la transition opérée dans le mode de gestion, caractérisée par l’intégration progressive des priorités de développement, la réforme prône une responsabilisation plus soutenue de l’ensemble des parties prenantes. Son but est de favoriser une mise en oeuvre efficace de la politique nationale de gestion des espaces frontaliers. C’est le cas de Sinangourou-Frontière, une localité située à la frontière du Bénin et du Nigeria. Malgré les actions de l’ABeGIEF dans le but d’améliorer les conditions de vie des populations qui y vivent, le niveau de développement de cette localité reste problématique. La présente étude cherche à analyser la contribution d’une gestion intégrée pour le développement socio-économique de la localité de Sinangourou-Frontière. Par une méthode de recherche non expérimentale basée sur une approche quantitative, cette étude a pour but d’identifier les facteurs de la gestion intégrée des frontières. Elle cherche aussi à déterminer la stratégie à mettre en place pour aboutir à un changement de la structure productive, dans la création et la distribution de richesses. Elle vise enfin, le bien-être économique, social et culturel des générations présentes et celles futures. La collecte des données s’est faite au travers d’entretiens et d’enquêtes ciblant un échantillon composé de personnes ressources, des autorités locales, des responsables d’associations de femmes et de jeunes, ainsi que les chefs de ménages de ladite localité. Il ressort de ce travail que Sinangourou-Frontière dispose de ressources naturelles (terre, agriculture), humaines (jeunes) favorables à son développement, mais n’y arrive pas à cause de l’absence de démocratie, de gestion participative et collective. Aussi, le faible pouvoir d’achat corrélé à la catégorie socioprofessionnelle des populations à majorité jeunes et agropastorales affectent considérablement le niveau de développement de cette localité. Pour pallier ces difficultés, l’État doit se porter garant du développement des espaces frontaliers par une prise de responsabilité dans la mise en oeuvre de ses politiques. Une implication nécessaire des autorités locales doit se faire de même que la participation de la population dans la prise de décision. Au terme de cette étude, un projet de mise en place d’une coopérative autour de la filière manioc est proposé. Cette coopérative constitue un creuset dans lequel, toutes les parties prenantes s’impliquent pour la réalisation des activités concourant au développement de la localité.

Border areas integrated management particularly raises questions relating to the improvement of socio-economic, cultural and environmental conditions of people leaving in these areas. Considering the transition in the management mode, characterized by the gradual integration of development priorities, the reform recommends a stronger accountability of all stakeholders. Its goal is to promote effective implementation of national policy about border areas management. This is the Sinangourou-Frontière case, a locality of Benin and Nigeria border. Despite the ABeGIEF actions in order to improve the living conditions of this locality populations, the development level of this town remains problematic. This study seeks to analyze the integrated management contribution for the socio- economic development of Sinangourou-Frontière. By a non-experimental research method based on a quantitative approach, this study aims to identify factors of integrated border management. It also seeks to determine the strategy to be implemented to achieve a change in the productive structure, creation and distribution of wealth. It at last aims economic well-being, social and cultural development of the present generation and future ones. Data collection was done through interviews and surveys targeting a sample of contacts, local authorities , leaders of women's and youth groups, as well as heads of households in that locality. It is clear from this work that Sinangourou-Frontière owns natural (land, agriculture) and human (young) resources favorable to its development, but cannot make it because of the absence of democracy, participatory and collective management. Also, the low purchasing power correlated with socio-professional category of the population in majority young and agro pastorals significantly affect the level of development of this locality. To overcome these difficulties, the government must guarantee the border areas development by taking responsibility in the implementation of its policies. A necessary involvement of local authorities should be done as well as public participation in decision-making. At the end of this study, an implementation of a cooperative project in the cassava floor sector is proposed. This cooperative is a framework in which all stakeholders are involved in the implementation of activities contributing to the locality sustainable development.