La commune de Babadjou et la problématique du développement local (1993-2013).

Abstract

Après son accession à l’indépendance politique, le Cameroun a manifesté une volonté de poursuivre le processus de la « décentralisation » territoriale initié par le colonisateur. En effet, les mutations successives du cadre juridique de l’application de ce processus ont abouti à la promulgation des lois no 2004/017, 018 et 019 du 22 juillet 2004 portant orientation de la décentralisation et fixant les règles applicables aux communes et aux régions. S’accordant donc avec ce nouveau cadre juridique, l’Etat a confié aux communes la mission de la promotion du développement local et de l’amélioration du cadre et des conditions de vie de leurs habitants. La commune de Babadjou, qui naît dans un nouveau contexte politique marqué par le multipartisme, s’est toujours investie dans cette mission à elle confié par l’Etat. Cette étude présente l’apport de cette commune dans le processus de développement économique et socioculturel de la localité. Il en ressort que, bien que ses efforts soient remarquables dans tous les domaines de la vie, la commune est freinée dans son élan par des obstacles liés à la fois au contexte national et local. Sur le plan national, la persistance de la tutelle de l’Etat limite encore les actions de la commune en faveur des populations. La municipalité souffre encore de l’épineux problème d’insuffisance des ressources humaines, financières et techniques. Au niveau local, les différences sociologiques et la faible implication des acteurs internes représentent un réel défi pour la municipalité. Cette situation n’est pourtant pas une fatalité, car la rémanence des textes juridiques de la « décentralisation », le transfert effectif des autres compétences doublé d’une volonté de synergie au niveau local constituent une réponse adéquate à la problématique du développement local.