Le métier de producteur face aux enjeux de l’industrie cinématographique en Afrique de l’Ouest francophone : création d’un réseau de producteurs créatifs dans l’espace UEMOA

Abstract

Le cinéma, à la fois art et industrie est organisé en une chaîne de coopération faisant intervenir une partie production, une partie distribution et une dernière, l’exploitation. Cette chaîne de valeurs, comme pour toutes les industries culturelles est le vivier de centaines de métiers, la plupart très spécialisés, qui collaborent en vue de la fabrication d’un bien de prototype : le film. Au coeur de ce dispositif, se trouve le producteur, la personne qui est chargée de la bonne fin d’un film, sur le plan financier et légal. Son travail comporte entre autres l’impérieuse tâche de rassembler toutes les compétences qui concourront au film mais aussi celui de trouver des financements parfois astronomiques pour sa concrétisation. La pratique de ce métier indispensable requiert des compétences solides dans plusieurs domaines, au vu des dispositifs de financement de plus en plus complexes et des paysages audiovisuels en perpétuelle mutation. Malheureusement, en Afrique de l’ouest, des conditionnements et des choix historiques ont menés à l’inexistence d’une vraie filière cinématographique et par conséquent, à l’inexistence de la plupart des métiers qui y sont relatifs. Parmi les plus sinistrés, celui de producteur, malgré le fort dynamisme des paysages audiovisuels notées ces dix dernières années et même l’émergence d’un véritable marché. Fort de ce constat, le présent rapport de recherches propose une action de professionnalisation des entrepreneurs de la production audiovisuelle basée sur les standards et normes internationales. Une telle action, s’appuie d’abord sur les politiques à l’oeuvre au niveau supranational, notamment celle de l’UEMOA visant une harmonisation des pratiques et la collaboration régionale. Elle vise à accompagner le formidable élan vers l’installation définitive d’une filière cinématographique en Afrique de l’ouest, pour le bénéfice des économies locales et pour une plus grande présence des cultures locales à un niveau international.

Cinema, both art and industry, is organized in a chain of cooperation involving production, distribution and exhibition. This chain of cooperation, as for all cultural industries, is the breeding ground for hundreds of professions, most of them highly specialized, that collaborate in order to produce a prototype good: the movie. At the heart of this system is the producer, the person who is responsible for the successful completion of a film, both financially and legally. His work includes the imperative task of gathering all the skills that will contribute to the film but also that of finding sometimes astronomical funding for its realization. The practice of this essential profession requires solid skills in several fields, given the increasingly complex financing mechanisms and the constantly changing audiovisual landscapes. Unfortunately, in West Africa, historical conditioning and choices have led to the non-existence of a real film industry and, consequently, to the non-existence of most of the related professions. Among the most affected, that of producer, despite the strong dynamism of the audiovisual landscapes noted over the past ten years and even the emergence of a real market. Based on this observation, this research report proposes an action to professionalize audiovisual production entrepreneurs based on international standards and norms. Such action is based first and foremost on policies at work at the multinational level, in particular that of UEMOA aimed at harmonizing practices and regional collaboration. It aims to support the tremendous momentum towards the definitive establishment of a film industry in West Africa, for the benefit of local economies and for a greater presence of local cultures at an international level. Key-words