Poétique du nouveau roman : les gommes et la jalousie d’Alain Robbe-Grillet

Abstract

La présente étude pose la problématique de la poétique romanesque, le Nouveau Roman, en l’occurrence, avec un accent sur l’apport d’Alain Robbe-Grillet, notamment dans Les Gommes (1953) et La Jalousie (1957). Elle s’articule autour de trois axes principaux. Le premier, prenant en charge la narration et la description, montre comment l’éraflure de la poétique aristotélicienne aboutit à la désarticulation des structures puis à l’auto-déploiement d’un récit à la fois incohérent et insignifiant. Le second, partant du personnage à la spatio-temporalité, met l’accent sur la chute progressive du personnage ; lequel, dans sa décadence, se fourvoie dans un espace-temps de plus en plus assujetti aux aléas de l’intrigue. Le troisième, s’appuyant sur l’écriture pour révéler la vision du monde d’Alain Robbe-Grillet, atteste de l’auto-référentialité de l’œuvre robbe-grillétienne. Celle-ci découvre et explore les méandres de la pensée humaine. Ce procédé métaphorise le chaos humain. Cette étude a permis d’éclairer la place de la poétique robbe-grillétienne dans le roman moderne, mais, également, de poser le problème de la nécessité d’une nouvelle théorie du langage à même de prendre en charge la fragmentation qui caractérise la modernité.