La diffusion des innovations agricoles dans le Borgou et l’Alibori : cas des coopératives d’utilisation de matériel agricole (CUMA).

Abstract

La présente thèse vise à apporter une contribution aux débats sur la diffusion des innovations agricoles qui prennent de plus en plus de l’ampleur en Afrique. Au Bénin en général, et dans les Communes des Départements du Borgou et de l’Alibori en particulier, l’agriculture a connu une évolution grâce à l’introduction de la traction bovine. Aujourd’hui encore pour répondre à des besoins de rentabilité, les systèmes de production agricoles n’ont cessé de se modifier avec l’introduction de la mécanisation motorisée. Et s’il existe une localité où le phénomène a pris de l’ampleur au cours des dernières années c’est bel et bien les Départements du Borgou et de l’Alibori notre zone d’étude. Il se développe dans ces localités ce qui pourrait devenir un groupe d’exploitants entrepreneurs que sont les Coopératives d’Utilisation des Machines Agricoles (CUMA). Pour parvenir à nos résultats, la recherche documentaire et les enquêtes de type micro-économiques basées sur un questionnaire ont été utilisées. Aussi l’appui de plusieurs approches a été d’une grande importance pour analyser la diffusion de ces coopératives dans la zone d’étude. Ce sont des coopératives qui se dotent de matériel agricole et qui les louent à des taux forfaitaires aux membres. Les résultats de cette dynamique sont d’une part l’augmentation substantielle des revenus des coopérateurs relativement jeunes, situation qui traduit une relative rentabilité financière de ces coopératives, d’autre part la réalisation facile et à temps des travaux de labour par les producteurs de ces coopératives. Les résultats de cette facilité des opérations de labour sont : l’augmentation des emblavures, la diversification des productions, l’amélioration de la productivité (rendement) et de la compétitivité (diminution des prix des produits comme le maïs qui fait l’objet de la vente groupée par les coopératives). Nonobstant ces résultats, ces coopératives qui constituent des innovations éprouvent des difficultés à être généralisées dans la zone à cause de l’insuffisance de compétences et de ressources. Mieux, l’introduction des tracteurs apparemment heureuse, si l’on en juge par les résultats économiques obtenus, ne cesse de relancer les controverses pour l’Afrique, de recourir à ces méthodes pour son développement, à cause de ses sols « pédologiquement » fragiles et des ressources biologiques mises à mal par les activités économiques. En somme, ces coopératives pour être plus efficaces et jouer pleinement leur rôle socio-économique dans le monde rural béninois, il est nécessaire qu’elles bénéficient d’un appui de l’Etat sous la forme d’un plan Marshall agricole.