Evolution des systèmes agroforestiers cacao et impact environnemental à Mbangassina : cas du village Talba

Abstract

Suite à la crise économique, à la libéralisation du marché du cacao en 1994, aux fluctuations des prix du cacao et à une instabilité de la production, les populations camerounaises en générale et en particulier celles vivant de la culture du cacao, ont dû se retourner massivement vers les forêts pour s’assurer un certain nombre de moyens de subsistance. Les progrès de la science ont permis l’amélioration du matériel végétal cacao. Ce matériel végétal plus amélioré, est favorable à la pratique de la cacaoculture dans des écosystèmes autres que la forêt. Mais, les us et les coutumes des populations les amènent à privilégier les poches de forêt encore existantes pour la culture du cacao.

Dans le but de déterminer l’évolution des systèmes agroforestiers cacao dans le village Talba, zone de forêt et front pionnier, une série de trois enquêtes semi directives ont été menées auprès des producteurs. Cette collecte de données avait pour but de recueillir des informations sur l’importance de cette culture dans la vie de ces producteurs, son occupation en termes de superficie de terrain, leur mode de mise en place, d’entretien et de gestion ainsi que les difficultés auxquelles ils font face.

Les résultats révèlent que la vente du cacao contribue pour 65% aux revenus des populations du village Talba. La richesse du peuplement associé est estimée à plus de 40 espèces différentes d’arbres et de cultures. La structure verticale montre la présence de trois strates (émergente, intermédiaire et cacaoyère) dans les SAF Cacao. Seuls les SAF plein soleil se retrouvent avec deux strates car la strate intermédiaire est négligeable (très faiblement représentée). L’intégration d’un matériel végétal plus perfectionné par les producteurs entraine une simplification progressive de la structure des SAF Cacao ce qui occasionne une déforestation plus forte des forêts au profit de la cacaoculture.