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https://hdl.handle.net/20.500.12177/12995| Titre: | Place de Streptococcus pneumoniae dans les Infections pleuro-pulmonaires de l’enfant âgé de 0 à 5 ans à l’Hôpital d’enfants Albert Royer de Dakar. Etude prospective à propos de 128 cas |
| Auteur(s): | Thiongane, Aliou |
| Directeur(s): | Mamadou, Ba |
| Mots-clés: | Infections respiratoires aiguës Paludisme Maladies diarrhéiques Drépanocytose |
| Date de publication: | 7-jan-2009 |
| Editeur: | Université Cheikh Anta Diop-Dakar |
| Résumé: | Les infections respiratoires aiguës (IRA) constituent un véritable problème de santé publique. Elles représentent les principales causes de morbidité et de mortalité des enfants en bas âge. Elles sont la troisième cause de mortalité après le paludisme et les maladies diarrhéiques dans les pays en développement. Dans le monde chaque année 4 millions d’enfants âgés de moins de 5 ans meurent du fait de ces IRA. En 2005, l’OMS estimait que 1,6 million de personnes mourraient chaque année de maladies liées au pneumocoque, en particulier la mort de 0,7 à 1 million d’enfants âgés de moins de 5 ans. Ainsi, nous avons décidé de faire une étude sur ces IRA afin de permettre leur meilleure connaissance et une prise en charge adéquate. De cette étude prospective portant sur 128 enfants âgés de 0 à 5 ans hospitalisés pour pneumonie, pleuropneumonie ou pleurésie à l’hôpital d’enfant Albert Royer de Dakar du 1er décembre 2006 au 31 décembre 2007, nous pouvons tirer les conclusions suivantes : Au plan épidémiologique L’incidence des infections pleuropulmonaires à pneumocoque est de 2,66 % de l’ensemble des hospitalisations. La moyenne d’âge était de 19,9 mois avec des extrêmes de 2 jours et 60 mois. Les enfants âgés de 12 et 60 mois semblent les plus touchés (58,6%). Le sexe ratio est en faveur des garçons (rapport garçon/fille : 1,28) La majorité de nos patients provenaient des quartiers défavorisés de la banlieue où les conditions socio-économiques sont précaires. Le recrutement le plus important nous provenait du district de Pikine. Les pics d’hospitalisation sont observés en avril, juillet et septembre correspondant aux mois les plus chauds et les plus humides de l’année. Au plan clinique Les principaux signes cliniques sont la fièvre (71,9%), la toux (71,1%), et la dyspnée (70,3%). Le syndrome de condensation clinique, les râles crépitants et la détresse respiratoire représentent respectivement 76,6% ; 92,2% ; 83,6%. Certains terrains en particulier la malnutrition (52,3%), la drépanocytose (9,4%) et l’infection à VIH (2,3%) étaient des facteurs aggravants de ces infections respiratoires avec une co-morbidité importante. La pneumonie semble être l’affection la plus fréquente (76,5 %), tandis que pleuropneumonie et la pleurésie ne représentent que 12,5 % et 11 %. Au plan radiologique Les anomalies radiographiques les plus retrouvées sont : une opacité chez 88,8% des patients, un épanchement liquidien pleural chez 10,5% des patients et une clarté chez 1 seul patient. Ces lésions étaient localisées préférentiellement du côté droit (46,6%) bien que l’atteinte bilatérale ait été notée chez 22% de nos patients. Au plan biologique Une hyperleucocytose est notée chez 61,7% de nos patients tandis qu’une neutropénie n’a concernée qu’un seul patient. 57,3% de nos patients étaient anémiés avec un taux d’hémoglobine inférieur à 9 g/dl. La CRP est retrouvée élevée chez 50 malades (39%). Au plan bactériologique Différents prélèvements sont effectués, les hémocultures représentaient 76,5% et le liquide pleural 23,5%. Les analyses bactériologiques comprenaient la culture des prélèvements suivie d’une identification du germe et la réalisation d’un antibiogramme associées à la recherche d’antigènes solubles dans le liquide pleural par la technique d’agglutination au latex. Streptococcus pneumoniae a été isolé 9 fois dont 7 fois dans le liquide pleural et 2 fois dans les hémocultures, tandis que le latex est revenu positif chez 6 patients. 4 sérotyopes de pneumocoque ont été identifiés (1, 5, 6B et 23F). L’antibiogramme avait montré une souche de sensibilité diminuée à la pénicilline, une sensibilité aux fluoroquinolones de dernière génération, aux macrolides et à la vancomycine. Cependant, les quinolones classiques sont inefficaces. Au plan thérapeutique Une antibiothérapie probabiliste a été prescrite pour la quasi-totalité des malades (96,9%). Elle est a été réadaptée en fonction des données de l’antibiogramme. Des traitements adjuvants tels que l’oxygénothérapie (48,4%), la perfusion de sérum glucosé à 5% (71%) ont été également prescrits. Cependant, 15,6% des enfants ont bénéficié d’un drainage pleural. Au plan évolutif La durée moyenne d’hospitalisation est 15,5 jours. 75% des patients ont connu une évolution favorable. Les complications les plus notées sont : l’emphysème pulmonaire (1 cas), la méningite purulente (1 cas) et le pyopneumothorax (2 cas). Parmi les séquelles, nous avons noté 13,3% de pachypleurites dont l’évolution a été favorable au bout de 3 à 6 mois 4 enfants (3,1%) sont décédés. Nous formulons les recommandations suivantes : - la réduction de la pauvreté, - la prise encharge de la malnutrition, - l’utilisation plus appropriée des antibiotiques, - la référence des cas d’infections respiratoires graves dans les structures appropriées, - l’amélioration du plateau technique permettant une bonne réanimation respiratoire dans les hôpitaux de niveau 3. - l’introduction du vaccin conjugué anti-pneumococcique dans le PEV. Tout ceci permettrait d’accélérer l’atteinte des objectifs du millénaire pour le développement (OMD) notamment la réduction de 2/3 de la mortalité des enfants de moins de cinq ans d’ici à l’horizon 2015. Pour cela, favoriser une étude plus large incluant les centres de santé les cabinets médicaux pour avoir une meilleure représentativité des infections invasives à pneumocoque. De même, il faut renforcer les systèmes de surveillance qui sont en place pour permettre une meilleure connaissance des sérotypes de pneumocoque circulant dans nos pays. Ceci permettrait de faire un meilleur choix entre les vaccins conjugués à 7 valences, 9 valences, 11 valences et 13 valences pour leur introduction dans le PEV. L’introduction de ces vaccins combinée à la lutte contre la pauvreté, la malnutrition, l’assainissement constitue un volet important pour réduire la mortalité et la morbidité liées aux infections respiratoires aiguës. Ceci pourrait être réalisée dans le cadre de programmes nationaux intégrés dont l’objectif est d’accélérer les OMD. |
| Pagination / Nombre de pages: | 139 |
| URI/URL: | https://hdl.handle.net/20.500.12177/12995 |
| Collection(s) : | Thèses soutenues |
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