Modélisation computationnelle des processus de résilience sociale

Abstract

La résilience est un concept systémique, inobservable et multidimensionnel. Issue de la physique des matériaux dans laquelle elle désigne la capacité d’un système à résister aux chocs, la notion de résilience s’est étendue à de nombreux autres domaines. Ces dernières années, face à l’instabilité politique de nombreux pays, doublée de la crise financière qui a secoué le monde entier, l’usage de la résilience dans les sciences sociales est devenu une préoccupation majeure. La résilience étant perçue ici comme la capacité d’un système à rebondir face à un choc ayant engendré une rupture dans les habitudes sociales. Cependant, l’étude des processus de résilience sociale est confrontée à des difficultés de modélisation. L’objet de cette thèse est donc de proposer des modèles adaptés à la mesure, à l’analyse et à la simulation des processus de résilience dans les sciences sociales. Plus précisément, cette thèse vise à poser les fondements d’une discipline de modélisation de la résilience sociale, baptisée « Résiliométrie », dont l’objectif est de proposer des adaptations des modèles computationnels existants à la résilience sociale. L’ensemble des travaux nous a permis de proposer une nouvelle discipline, la résiliométrie, qui comprend une terminologie, une théorie, un ensemble de modèles et une méthodologie. D’abord, des outils de représentation des processus de résilience et une typologie des acteurs intervenant dans les processus de résilience ont été proposés. Ensuite, des modèles de mesure de la résilience ainsi qu’une théorie de caractérisation mathématique de la résilience, appelée théorie stochastique de la résilience, ont été proposés. Puis les travaux ont donné lieu à de nombreux modèles permettant d’atteindre divers objectifs dont la caractérisation des individus traumatisés, la compréhension de la dynamique des processus de résilience, l’analyse des causes et effets les plus significatifs chocs traumatiques, l’analyse des espoirs individuels à la résilience, la détermination des actions les plus efficaces pour accroitre la résilience des individus et la simulation de l’impact des politiques de résilience sur la situation de individus. Enfin, une méthodologie globale pour effectuer une étude de la résilience, du moins par l’approche résiliométrique, a été proposée ainsi qu’une application des méthodes développées sur des données issues de l’observatoire de la résilience chez les populations adultes de Bouaké suite à la crise ivoirienne.