Itinéraires thérapeutiques traditionnels et résolution des problèmes de santé en milieu rural : cas de la Commune de Ngambé

Abstract

Le présent mémoire intitulé « Itinéraire thérapeutique traditionnel et résolution des problèmes de santé en milieu rural : cas de la commune d’arrondissement de Ngambe » est une contribution à l’évaluation de la participation de la médecine traditionnelle dans le système de santé de ladite commune. Partant du constat selon lequel la commune rurale de Ngambe, comme la plupart des arrondissements du niveau intermédiaire de la pyramide sanitaire du Cameroun connaît de sérieux problèmes liés à l’offre et à la demande de soins. L’offre de soins y est diversifiée, mais la nature des services du secteur public est trop souvent inadéquate tout comme est approximative la qualité des services prestés. Ce travail pose le problème de la difficulté d’accès aux soins de santé moderne que rencontrent les populations, malgré l’existence d’un Hôpital de District et un personnel de santé qualifié. La question centrale qui a guidé cette réflexion est la suivante : quel lien existe-t-il entre l’itinéraire thérapeutique traditionnel et la résolution des problèmes de santé dans commune d’arrondissement de Ngambe? Pour répondre à cette préoccupation, des hypothèses ont été formulées. Ainsi, l’hypothèse générale postulait que : l’itinéraire thérapeutique traditionnel participe dans la résolution des problèmes de santé en milieu rural dans la commune d’arrondissement de Ngambe dans la mesure où le recours à la médecine traditionnelle, la prédominance des pratiques culturelles ancestrales et les déterminants sociaux ont une influence sur la décision relative au choix thérapeutique des populations de cette zone. L’objectif poursuivi était de démontrer que l’itinéraire thérapeutique traditionnel participe dans la résolution des problèmes de santé en milieu rural dans la commune d’arrondissement de Ngambe. L’étude s’appuie sur des approches qualitative et quantitative. Cela a permis, à travers des techniques telles que l’observation participative de s’immerger dans la vie des populations, et d’administrer un questionnaire auprès d’un échantillon de 500 participants dans les 5 aires de santé que compte l’arrondissement. Cette localité compte bon nombre de tradithérapeutes, qui aident les populations dans la quête de santé à travers la combinaison de plusieurs modalités thérapeutiques pour le traitement d’une même maladie, souvent au détriment du secteur moderne pourtant réputé plus efficace. Le recours à un système de soin à l’autre se justifie par l’indigence financière, la nature de la maladie, la qualité du service et la relation entre soignant/soigné. Ce travail suggère que les thérapeutes traditionnels de la zone soient encadrés et reconnus et qu’une véritable éducation à la santé soit fournie aussi bien à la population qu’aux tradipraticiens.