Culture et malnutrition chez les enfants et femmes enceintes au Centre Hospitalier de la mère et de l’enfant de N’Djamena au Tchad. Une contribution à l’anthropologie médicale

Abstract

Le mémoire intitulé « culture et malnutrition chez les enfants et femmes enceintes au centre hospitalier de la mère et de l’enfant de N’Djamena. Une contribution à l’anthropologie médicale » est une recherche menée en anthropologie médicale. Ce choix de sujet a été sollicité par le fait que dans la ville de N’Djamena malgré la quantité de production abondante des denrées alimentaires pouvant aider l’alimentation de qualité et de quantité suffisante pour la population et surtout la bonne croissance, nous avons constaté que à l’hôpital mère et enfant il y’a beaucoup de cas de la malnutrition. Pour mieux aborder ce problème, une question principale a été élaborée : Quel est le rapport de la causalité entre la culture et la malnutrition des enfants et les femmes enceintes dans la ville de N’Djamena au sein de l’hôpital de la mère et de l’enfant ? Quels sont les pratiques alimentaires des enfants et les femmes enceintes malnutris au sein de l’hôpital de la mère et de l’enfant ? Quelles sont les files conductrices de la malnutrition des enfants et des femmes enceintes à l’hôpital de la mère et de l’enfant ? Quels sont les impacts des pratiques liés à la malnutrition des enfants et les femmes enceintes à l’hôpital de la mère et de l’enfant ? A cette question de recherche, une hypothèse de la recherche est formulée comme suite : La malnutrition dans la ville de N’Djamena peut être liée à plusieurs facteurs culturels tels que les habitudes alimentaires, les croyances sur l’alimentation, la disponibilité des aliments nutritifs, les pratiques culinaires. Ces éléments culturels peuvent conduire à la malnutrition. En milieu hospitalier de la mère et de l’enfant de N’Djamena, les pratiques alimentaires peuvent inclure les types d’aliments consommés, la fréquence des repas, les quantités, les habitudes de cuisson, des interdits alimentaires, les habitudes alimentaires inchangeables, les croyances religieuses. Les facteurs principaux de la malnutrition peuvent comprendre le manque d’accès à la nourriture adéquate, pauvreté, manque de sensibilisation sur les pratiques nutritionnelles appropriées, accès limité aux services de santé, manque d’éducation sanitaire et de soutien social. Le refus de suivre les conseils nutritionnels, le rejet des aliments étrangers, les interdits alimentaires, le non recours aux soins prénatals conduisent au maintien de la malnutrition des femmes enceintes et des enfants au sein de la population et la perte des vues humaines de la population vulnérable. Après ces hypothèses, un objectif de la recherche est ainsi formulé : Analyser la culture et la malnutrition des femmes enceintes et des enfants au milieu hospitalier mère et enfant. Pour mieux comprendre ce sujet, nous avons fait recours aux théories de la représentation sociale, de l’ethno-perspective et du fonctionnalisme. Sur l’aspect méthodologique, l’approche qualitative a fait sa preuve dans la collecte, l’analyse et l’interprétation des données. Pour démontrer la démarche empruntée, un corpus a été bâti à partir des lectures documentaires et de recherche de terrain, le tout a été charpenté par des observations directes, des documentations, des entrevues individuelles approfondies et des récits de vie. Les données collectées ont été soumises à une analyse qualitative de contenu et thématique. Cette double procédure nous a conduit aux résultats ci-dessous : les représentations sociales de la malnutrition des femmes enceintes et des enfants à l’hôpital mère et enfant de N’Djamena sont inscrites dans des registres multiples qui font référence non seulement au domaine biomédical, mais aussi et surtout à celui de l’ethnomédical. Ainsi, au même titre que ses étiologies, les représentations socioculturelles de cette maladie sont protéiformes. Des stratégies sont mobilisées tant au niveau communautaire, familial, endogène qu’au niveau moderne dans le cadre de la prise en charge de la malnutrition chez les enfants et les femmes enceintes au sein de l’hôpital mère et enfant. Les membres mettent en valeur leurs connaissances culinaires, de l’automédication à base des produits pharmaceutiques, des plantes et des herbes. Au niveau de la biomédecine, le recours se fait en fonction de la perception de la gravité de la maladie. Le recours à la médecine traditionnelle fait sa preuve lorsque les parents soupçonnent la présence d’une mauvaise main dans la maladie. La culture influence les pratiques alimentaires des femmes enceintes et des enfants à travers les interdits alimentaires prescrits qui favorisent la malnutrition, les conceptions socioculturelles, les phénomènes naturels et la non-participation effective des femmes enceintes à la CPN favorisent également la présence de la malnutrition. Pour lutter contre toutes ces images, le professionnel de la santé devrait prendre en compte la culture locale lors de la prescription alimentaire aux femmes enceintes et aux enfants et la communauté devrait également faire l’inter culturalisme alimentaire pour promouvoir la santé de la mère et de l’enfant.