Genre et autonomisation des femmes rurales dans la Menoua (Ouest Cameroun). Cas du groupement Balessing dans l'Arrondissement de Penka Michel.

Abstract

L’autonomisation de la femme rurale constitue un enjeu majeur pour le développement communautaire. Ainsi, ce travail de recherche part du constat, selon lequel l’agriculture reste la principale activité pour les femmes rurales du groupement Balessing. Elles sont confrontées à plusieurs problèmes dans l’exercice de cette activité. L’objectif global de cette recherche est « d’identifier les problèmes auxquels elles font face et les causes y afférentes ». A cet objectif s’attache la question principale suivante « comment comprendre et expliquer les obstacles à l’autonomisation de la femme rurale de Balessing ? » Pour répondre à cette question, l’hypothèse principale a été formulée ainsi qu’il suit : « les obstacles au processus d’autonomisation de la femme rurale de Balessing s’expliqueraient par un faible accès aux ressources terriennes et l’absence d’infrastructures de production et de transformation des produits agricoles ». Basée sur la recherche qualitative, cette étude a mobilisé, dans son aspect théorique, trois (03) théories pour la vérification des hypothèses de recherche. D’abord, l’interactionnisme de Norbert ELIAS a contribué à l’analyse des rôles des acteurs dans la promotion et l’accompagnement des activités agricoles. Ensuite, le structuro-fonctionnalisme de Talcott PARSONS a permis d’identifier les obstacles qui freinent l’autonomisation de ces femmes, et enfin de la théorie dynamique et critique de Georges BALANDIER a permis d’identifier les dynamiques endogènes et exogènes aux problèmes d’autonomisation des agricultrices de Balessing. Le caractère empirico-théorique de cette étude scientifique repose sur la réalisation de dix-huit (18) entretiens semi-directifs et d’un (01) Focus Group Discussion auprès des agricultrices, des autorités traditionnelles de Balessing et des autorités administratives ; ainsi que sur l’exploitation de cinq (05) photos et de quatre-vingt-quatorze (94) documents. L’analyse de contenu a favorisé l’exploitation des données primaires et secondaires obtenues. Les trois (03) principaux résultats obtenus indiquent que les autorités traditionnelles et certains particuliers ont mis sur pied des espaces à louer pour aider les femmes rurales de Balessing dans le processus de leur autonomisation. Surtout, cette localité reste dominée sur des valeurs patriarcales. Aussi, au travers de la PNG de l’autonomisation de la femme au Cameroun, les organismes nationaux et internationaux militent pour l’émancipation des femmes rurales au Cameroun, à travers la promotion de la scolarisation féminine, la santé maternelle et périnatale et des formations professionnelles. Ces actions sont menées en synergie avec les ministères en charge de la promotion de la femme et de la famille et de l’agriculture et du développement rural. De même, elles accompagnent les femmes rurales en produits chimiques, comme des engrais nécessaires au développement de leurs activités agricoles. Malgré cela, elles sont confrontées au quotidien à deux (02) types de problèmes, d’une part les problèmes d’ordre exogène ou externe, et d’autre part les problèmes d’ordre endogène ou interne. Pour les problèmes exogènes, il s’agit de ceux d’ordre financier, technique, environnemental et social. En ce qui concerne les problèmes endogènes, il s’agit de ceux d’ordre foncier, social, technique et matériel. L’explication de ces difficultés se trouve dans les dynamiques, à la fois, endogènes, mixtes et exogènes. Pour les facteurs endogènes, il s’agit des facteurs culturel, économique, social et écologique. Pour les facteurs mixtes, il y’a les inondations, le changement climatique et la densité de la population. Les facteurs exogènes sont constitués du manque de financement des activités agricoles et le coût élevé des engrais.