Variabilité pluviométrique, thermique et activités agro-pastorales dans le Canton Gounou (Sous-préfecture de Gounou-Gaya au Sud-Ouest du Tchad) de 1981-2021

Abstract

De nos jours, la variabilité climatique est devenue un sujet inquiétant, surtout en milieu rural. Au Tchad en général, plus précisément dans le Canton Gounou, l’activité agropastorale reste dépendante des paramètres climatiques. L’objectif de cette étude est d’évaluer le rôle de la variabilité climatique sur les activités agropastorales dans le Canton Gounou. Cette étude s’appuie sur une importante revue de la littérature et sur la base d’une démarche hypothético-déductive. Les données climatiques et agropastorales ont été collectées sur le terrain à partir des entretiens et de questionnaire, auprès de 210 agriculteurs et pasteurs vivant dans la zone d’étude. Les données pluviométriques et température ont été collectées auprès de l’Agence Nationale de la Métrologie (ANAM) de 1981-2021, et celles-ci ont été traitées sur EXCEL 2013 et SPSS 25. Les résultats montrent que les paramètres climatiques (pluviométries et températures) connaissent des fortes variations depuis plus de quatre (4) décennies ; marqués par une baisse des précipitations et une hausse de la température qui ne sont pas favorables à l’écologie des activités agropastorales dans le Canton Gounou. Cette situation a des conséquences négatives sur la production des cultures (baisse de la production des cultures par exemples les arachides, sésame, sorgho et coton) et sur les activités d’élevage (baisse du nombre de bovin, ovin et caprin). Ces résultats montrent que la variabilité climatique affecte de manière significative les activités agro-pastorales dans le Canton Gounou. De ce fait, le manque des ressources dû aux aléas de la variabilité climatique conduit les éleveurs à la destruction des cultures agricoles. Ce manque crée les conflits agropastoraux et par ricochet induit la baisse des activités pastorales. Pour faire face aux effets de variabilité climatique, l’État, les partenaires et les agro-pasteurs ont mis en place des mécanismes d’adaptation. La prévention de la population sur les enjeux climatiques a réduit la vulnérabilité sur les activités agropastorales. Les moyens recommandés de la lutte sont entre autres : l’adaptation de variété des cultures précoces, modification du calendrier des différentes cultures, la sensibilisation des acteurs sur les dangers qu’ils parcourent, la lutter contre les conflits des genres liés à ces phénomènes de variabilité climatique. La mise en place de la politique de lutte contre les conflits des activités agropastorales en initiant le couloir de transhumants et la reforme de système judiciaire équitable pour éviter le dérapage de la justice et favoriser la cohésion sociale. Malgré les efforts initiés par l’État, les partenaires et la population, les résultats restent non adéquats pour une paix durable en milieu rural.