Modélisation 3D des anomalies gravimétriques et des interfaces crustales dans la région du Sud-Ouest Cameroun

Abstract

L’objectif de cette thèse est d’étudier l’influence de la dynamique des discontinuités superficielles et profondes de la croûte dans la prévention des catastrophes naturelles dans la partie Sud-Ouest du Cameroun. L’approche méthodologique utilisée est basée sur le traitement et l’analyse des données gravimétriques terrestres pour la modélisation de la discontinuité intracrustale et des données gravimétriques satellitaires (Modèle EIGEN 6C4) pour la modélisation de la discontinuité du Moho. En premier lieu, les résultats ont révélé une topographie irrégulière de l’interface intracrustale caractérisée par une séquence de structures en horsts et en grabens avec des profondeurs allant de 15,6 à 23,4 km. Les profondeurs les plus faibles (15,6 à 17 km) sont associées à la remontée des formations mafiques vers la croûte supérieure. La subsidence de ces formations sous le Craton du Congo (CC) est matérialisée par deux structures en graben symétriques situées sous Matomb et Ebolowa à une profondeur maximale de 23,4 km. Les profondeurs intermédiaires (18-22 km) sont corrélées à une zone de suture le long de la zone de Pouma-Bipindi. Ensuite, un modèle tridimensionnel des interfaces du Moho a été proposé dans cette étude. La comparaison de ce modèle au modèle de Moho issu du Modèle Numérique de Terrain ETOPO1 a induit les conclusions suivantes : 1) une croûte sur-compensée dans la plaine côtière, en particulier sous le bassin sédimentaire de Kribi- Campo, le graben de Kumba et le Domaine de Yaoundé ; 2) une croûte mince et souscompensée pour les zones situées à l’extrémité Sud du Domaine d’Adamawa-Yade; 3) les principaux volcans tels que le Mont Cameroun et le Mont Manengouba de la Ligne Volcanique du Cameroun (LVC) sont sous-compensés. De plus nos résultats ont suggéré que la plupart des événements sismiques (M > 3,5) se sont produits dans des zones marquées par des variations brusques du champ de compensation. Par conséquent, nous avons conclu que la limite nord du CC, le Mont Cameroun et ses environs, sont des zones d’extension tectonique qui peuvent jouer un rôle majeur dans l’occurrence des catastrophes naturelles futures.