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Veuillez utiliser cette adresse pour citer ce document : https://hdl.handle.net/20.500.12177/11783
Titre: Importance Socio-Economique et Etude de la Variabilité Ecologique, Morphologique, Génétique et Biochimique du Baobab (Adansonia digitata L.) au Bénin
Auteur(s): ASSOGBADJO, Achille Ephrem
Directeur(s): VAN DAMME, Patrick
SINSIN, Brice
Mots-clés: Caractérisation morphologique
Adansonia digitata
Baobab
Bénin
Date de publication: 2006
Editeur: Faculty of Bioscience Engineering, Ghent University, Belgium, Belgique
Résumé: La présente étude porte sur la caractérisation morphologique, écologique, génétique et biochimique du baobab africain (Adansonia digitata) au Bénin. Son but a été de contribuer à la domestication de cette espèce au Bénin. Spécifiquement, les objectifs ont été de: (i) évaluer l’importance socio-économique du baobab en milieu rural; (ii) évaluer la diversité morphologique et écologique du baobab suivant les zones climatiques du Bénin; (iii) évaluer la productivité moyenne en pulpe, graines et amandes par capsule et par individu de baobab dans chaque zone climatique du Bénin; (iv) évaluer la diversité génétique du baobab dans les zones climatiques du Bénin; (v) faire une caractérisation biochimique des organes (feuilles, pulpe et amande) du baobab en fonction de leur zone de provenance et enfin; (vi) effectuer des observations préliminaires sur la germination des graines de baobab selon leur provenance. Pour atteindre ces objectifs, il a été effectué des enquêtes ethnobotaniques et socio-économiques (chapitre 4), des études de terrain pour la caractérisation morphologique et écologique de l’espèce (chapitre 5 et chapitre 6), des analyses de laboratoire pour la caractérisation génétique et biochimique (chapitre 7 et chapitre 8) puis enfin des essais en station sur la germination des graines (chapitre 9). Il ressort des travaux qu’A. digitata est une espèce à usages multiples au Bénin. Chaque partie de l’arbre (racine, pulpe, écorce, feuille, fleurs, graine, etc.), seule ou en association avec d’autres espèces végétales, est d’une utilité certaine pour les populations dans maints domaines. En dehors des utilisations thérapeutiques et alimentaires, le baobab est considéré comme un arbre fétiche, sacré et déifié. Plusieurs critères permettent aux communautés rurales de différencier les individus de baobab dans les systèmes agroforestiers traditionnels. Ils sont relatifs aux caractéristiques des fruits (couleur et taille des graines, précocité de la maturité, productivité des arbres, forme des capsules, goût de la pulpe), de l’écorce (couleur et structure) et des feuilles (couleur, goût et forme). En outre, les produits d’A.digitata font l’objet d’une transaction sous-régionale et leur commercialisation constitue une source de revenus pour les populations locales. Une étude de cas sur le marché de Malanville pendant une période de 5 mois a montré que 200 tonnes de graines enrobées pulpe, 10 tonnes de pulpe et 1 tonne environ de poudre de feuilles vertes ont été commercialisées et ont généré respectivement 15 millions de FCFA (US$ 30,000), 400000 FCFA (US $ 800) et 200000FCFA (US $400) aux 139 commerçants impliqués dans la vente de ces différents produits. L’étude a aussi montré que le baobab est distribué à des densités variables dans toutes les zones climatiques du Bénin. Dans les zones soudanienne et guinéenne, A. digitata se développe sur des sols à texture sableuse alors que dans la zone de transition soudano-guinéenne, il est rencontré sur des sols sablo-argileuse. Les caractères morphologiques et la productivité des baobabs varient d’une population à une autre (p < 0,001). Une comparaison des trois zones climatiques du Bénin a montré que les baobabs ayant les plus grandes hauteurs (> 25 m) sont ceux de la zone guinéenne. En termes de production, les baobabs de la zone guinéenne produisent généralement des quantités de pulpe ( 2,5 kg / arbre), d’amandes ( 2 kg / arbre) et de graines ( 5 kg / arbre) moins élevées que ceux des deux autres zones (chapitre 5). Dans la zone soudanienne, se trouvent des baobabs ayant les plus gros diamètres (> 5 m). Les baobabs de la zone soudano-guinéenne quant à eux sont souvent moins gros que ceux de la zone soudanienne et souvent plus gros que ceux de la zone guinéenne (chapitre 5 et xviii chapitre 7). En terme de production, les baobabs de la zone soudano-guinéenne produisent généralement des quantités plus élevées de graines ( 27527 graines / arbre), de pulpe ( 6 kg / arbre) et d’amandes ( 4 kg / arbre) que ceux des 2 autres zones. Les corrélations entre les variables de l’environnement et celles biotiques (production et variables dendrométriques) ont révélé que les zones de fortes valeurs d’évapotranspiration potentielle, d’humidité relative, de température et de pluviométrie ou celles présentant des caractéristiques de sols limoneux ou argileux sont celles dans lesquelles se trouvent des baobabs produisant de petites quantités de graines, de pulpe et d’amandes. Les sols ayant un rapport C/N [carbone / azote] élevé favorisent la production des graines et défavorisent la production de pulpe, d’amande et le bon développement des baobabs. Par ailleurs, les études génétiques ont montré un regroupement des individus en 6 pools de gènes. Généralement, des individus échantillonnés dans les mêmes zones climatiques appartiennent à un même pool de gènes indiquant que la diversité génétique des individus de baobab est corrélée avec leur région de provenance. L’analyse moléculaire de la variance a montré que près de 82,37 % de la variation totale se trouve au sein des populations et 17,63 % entre les populations. A trois niveaux, la partition a révélé 14,70 % de la variation entre les 3 trois zones climatiques et 5% de la variation génétique entre les populations à l’intérieur des zones. La corrélation entre la matrice de diversité obtenue sur l’ensemble des variables morphologiques et les coefficients de dissimilarité génétique de Jaccard n’est pas globalement significative : r = 0,036 (P = 0,327). Cependant, en analysant chaque variable morphologique prise isolément, il a été remarqué des corrélations significatives (P < 0,05) entre la diversité génétique des individus et trois caractéristiques morphologiques : (1) la hauteur des arbres, (2) le nombre de branches et (3) l’épaisseur des capsules. L’étude sur la caractérisation biochimique des organes d’A. digitata a montré qu’en dehors de la teneur en vitamine C, la composition biochimique des organes n’a pas varié en fonction des provenances des arbres. Par contre, il a été mis en évidence l’influence des caractéristiques physico-chimiques des sols sur les différentes teneurs en éléments nutritifs des organes de baobab. Les sols basiques (pH élevé) riches en carbone, argile, limon fin et matière organique, favorisent une accumulation de fer, potassium, vitamine C, glucide, zinc, protéines et lipides dans les feuilles, pulpe et graines du baobab et défavorisent pour ces mêmes organes l’accumulation du magnésium, du calcium, de la vitamine A et des fibres. Par contre, les sols à forte teneur de limons grossiers ou de sable ont un effet contraire sur ces mêmes paramètres biochimiques des organes. Des essais de germination ont permis de comparer des graines d’A. digitata des trois zones de provenance pour trois durées de conservation (0, 3 et 12 mois) suivi de la scarification manuelle ou non de leur péricarpe. D’une façon générale, cette étude a montré pour l’ensemble des traitements que les pourcentages moyens de germination les plus élevés ont été obtenus avec les graines scarifiées avant semis. De plus, il a été montré qu’une durée de conservation de plus de 3 mois des graines de baobab quelle que soit leur provenance a eu un impact négatif sur leur germination.
Pagination / Nombre de pages: 213
URI/URL: https://hdl.handle.net/20.500.12177/11783
Collection(s) :Thèses soutenues

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