Pratique du lobbying dans l’exercice parlementaire. Une contribution à l’étude des carrières des députés de la minorité en situation d’opposition au Cameroun

Abstract

L’objet qu’aborde cette recherche se formule comme suit : « La pratique du lobbying dans l’exercice parlementaire. Une contribution à l’étude des carrières des députés de la minorité en situation d’opposition au Cameroun ». En effet, la motivation scientifique qui sous-tend cette quête tire sa puissance de notre envie de rendre compte de la coévolution des factions majoritaire et minoritaire dans un parlement qui éprouve des difficultés à répartir de manière souhaitable de la capacité de faire et de défaire l’action législative. Intra-muros parlement, la minorité vit dans l’inconfort. Elle peine à justifier sa présence au parlement et son travail est difficile à percevoir. Hors du parlement, l’opinion intransigeante, anime une critique fertile autour de l’utilité parlementaire de la minorité en opposition réduite, à l’inanité ou tout au plus à la consommation ostentatoire des biens publics. Agissant dans un contexte caractérisé par l’incommodité parlementaire et faisant face à une panoplie de constructions sociales de nature à diluer son action, une question constitue le fil d’Ariane de cette prospection scientifique : De quelle manière la pratique du lobbying peut-elle contribuer à une meilleure saisie des carrières des députés de la minorité en situation d’opposition au Cameroun ? En guise de réponse provisoire, nous avançons que la minorité fait recours au lobbying parlementaire notamment aux stratégies discursives, d’affirmation de soi, d’action parlementaire et administratives afin d’accroître son utilité et de renforcer son existence comme faction contestataire. Au bout du compte, on se rend compte qu’effectivement la carrière parlementaire de la minorité en situation d’opposition se construit autour d’un ensemble de technologies de pouvoir dont le recours vise à la fois à garantir sa particularité contestataire, accroître ses marges de manœuvre d’action et à se garantir une existence politique. Sur le champ de l’expérimentation, deux grilles théoriques sont au cœur de ce travail. Tout d’abord, l’analyse stratégique a permis de rendre compte des techniques de vie de la minorité alors que la sociologie whitienne a contribué un peu plus à la saisie des manœuvres d’action déployées par la minorité afin de maximiser son efficacité parlementaire.