Valeurs nutritionnelles et potentiel santé de quelques tubercules sous-valorisés du Cameroun: Dioscorea schimperiana Hochst., D. bulbifera L., D. burkilliana J. et Coleus esculentus (N.E.Br.)

Abstract

Dans la stratégie nationale de sécurité alimentaire et de développement des tubercules, une priorité est accordée à certains tubercules dits majeurs, laissant en marge un groupe de tubercules sous-valorisés. La présente étude porte sur quatre espèces de tubercules en voie de disparition au Cameroun : Dioscorea schimperiana, D. bulbifera, D. burkilliana et Coleus esculentus. Les connaissances sur leur distribution nationale et utilisation, quelques aspects de l’analyse bromatologique, de mesurer les capacités antioxydantes et glucogéniques en rapport avec leurs utilisations dans la gestion des maladies chroniques. La méthodologie est basée sur une enquête alimentaire en boule de neige de producteurs et de consommateurs de ces tubercules, suivie d’une analyse par des méthodes standards de la valeur nutritive, des facteurs antinutritionnels et quelques potentiels santé des échantillons collectés. Il en ressort que D. bulbifera se trouve dans 9 régions du Cameroun alors que C. esculentus se trouve principalement dans les régions de l’Ouest et du Nord-Ouest. Ils sont le plus souvent consommés par des personnes souffrant de diabète. L’amidon (76 à 90 g /100g MS) est le déterminant majeur de la valeur énergétique (363 à 385 Kcal /100 g de MS). La présence des fibres (2 à 8 g /100g MS) serait favorable pour une utilisation diététique. Les minéraux les plus abondants sont le potassium (217,25 à 514,37 mg), le phosphore (83,23 à 215,32 mg), le magnésium (29,47 à 264,34 mg) et le calcium (14,27 à 63,22 mg/100g MS). Les antinutritionnels sont en quantités inférieures aux seuils de toxicité. Les composés phénoliques totaux (51 à 3664 mg EAG/100 g MS) parmi lesquels les flavonoïdes (77 à 11328 mg EC/100 g MS) expliquent leurs propriétés antioxydantes. L’index glycémique varie de 43 (C. esculentus) à 77 (D. bulbifera), faisant de C. esculentus le meilleur tubercule rare pour la prévention du diabète. Ces tubercules méritent d’être intégrés dans les programmes de développement des racines et tubercules pour contribuer à la lutte contre l’insécurité alimentaire, à la prévention des maladies chroniques ainsi qu’à la préservation de la biodiversité.