Politiques publiques et gouvernance minière à l’Est-Cameroun : 1934-2016.

Abstract

La région de l’Est-Cameroun est traversé dans le temps et l’espace par des cycles d’une économie d’enclave, de vulnérabilité, de stigmatisations, d’exclusions, de marginalisations, d’inégalités sociales et surtout de son retard de développement depuis l’époque coloniale jusqu’aux multiples dynamiques qui ont constitué les césures de sa mise en valeur. Toutefois, si elle est l’une des régions les plus riches en ressources naturelles, notamment minières, elle est également un acteur du poumon écologique et de la biodiversité du bassin du Congo. Mais cette région est cependant prise dans une spirale de paupérisation qui n’est pas sans lien avec les modes de gestion de ses ressources minières, d’où le thème : Politiques publiques et gouvernance minière à l’Est-Cameroun, 1934-2016. Ainsi, partir sur cette logique revient de savoir : Quel est l’impact socio-économique de l’exploitation minière sur le développement à l’Est-Cameroun? En effet, Le cadre d’analyse, élaboré autour du concept de gouvernance minière permet d’effectuer un état des lieux sur l’évolution des politiques publiques de développement depuis la période coloniale et leur implication sur la croissance sociale à l’Est-Cameroun. En outre, cette recherche consiste à évaluer dans quelle mesure les réformes institutionnelles du secteur minier sont en mesure de réduire les inégalités sociales, et d’impulser la politique de subsidiarité afin d’améliorer le cadre de vie des populations. Bien plus, un repérage des différentes catégories d’acteurs : bailleurs, gouvernement, investisseurs, société civile, et les communautés locales permettent de saisir la nature de l’engagement du processus de réforme, et de mettre au goût du jour un système d’élaboration, d’adoption et les phases de sa mise en œuvre. L’étude des impacts économiques, sociaux et environnementaux de l’exploitation minière à l’Est-Cameroun permet d’illustrer et de caractériser l’évolution des pratiques. Plus de quatre-vingt ans après les indépendances, la participation du secteur minier à la croissance nationale s’avère insuffisante. Cependant, le code minier de 2016 demeure mal connu et très partiellement appliquée et les réformes du secteur industriel n’ont pas favorisé le retour escompté des investissements. Le secteur artisanal, qui selon la Banque mondiale, assure 90 % de la production minière camerounaise, continue à échapper au contrôle de l’Etat. En somme, le prolongement des impacts négatifs, non contrôlés, de l’activité minière, dégradation des conditions sociales et de l’environnement met à l’épreuve un processus de réforme qui doit nécessairement déboucher sur une véritable réforme des politiques rigoureuses.